Brunet Marcel

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Biografie:
Marcel Brunet, 1889-1928.

Le vendredi 10 février, trois skieurs genevois, MM. Besson, Brunet et Fornasari, et le gardien de la cabane du Mont-Fort arrivérent á la cabane d'oú ils devaient repartir le lendemain pour une excursion de longue haleine. Malheureusement le mauvais temps les tint trois jours prisonniers. Le mardi 14 février ils prirent le chemin du retour. Nous empruntons á l'Echo Montagnard le récit de la catastrophe.
«La caravane, composée de Besson, Brunet, Maury et Fornasari se met en route á 9 h. La neige est poudreuse et épaisse. Prudemment chacun avance en conservant une distance respectable. Toutes les précautions sont prises pour éviter ce qui est toujours á redouter dans des cas semblables : l'ava¬lanche, cette terrible arme de la montagne. Aprés un long détour fait pour éviter les pentes assez raides qui descendent du Mont Geld, la caravane arrive au col de Médran.
Dans le meme ordre que cidessus les départs sont décidés. Besson s'élance le premier, en ligne droite et descend 25 á 30 métres. Traverser la pente eût été dangereux. Aprés lui vint le tour de Brunet. Laissant les traces de Besson dans lesquelles il prendrait de suite trop de vitesse, il s'écarte un peu de la route suivie par son prédécesseur en prenant peut-être moins directement; mais, arrivé á quelques métres du. gardien, la neige, amassée par le vent en certains points de la pente, céde brusquement sous ses pieds en l'entrainant avec elle. Vainement il tente de rétablir son équilibre rompú, de détacher ses skis et de nager. En se détachant, la plaque de neige a enlevé le point d'appui de la partie supérieure qui ne tarde pas, á son tour, de se mettre en mouvement et de recouvrir notre malheureux ami.
Tout cela s'était passé en l'espace de quelques secondes et les trois témoins de cette scéne ne purent que rester sous le coup qui venait de les atteindre. Avec résignation, par un temps épouvantable, ils groupérent leurs forces pour essayer l'impossible. Mais tont fut inutile; la masse de neige était trop conséquente et Besson dut bientôt renoncer á poursuivre plus avant les recherches pour descendre, seul et dans le brouillard, chercher du secours pendant que Fornasari et Maury continuaient les recherches. Ces derniers, aprés deux heures d'efforts, finirent par trouver, á 1 m. 50 sous la neige, un ski dont la fixation était arrachée. Cette trouvaille raviva leur ardeur, bien inutilement d'ailleurs, puisque ce n'est qu'aprés l'arrivée de la colonne de secours, soit ä 15 h, 30, que le corps était découvert sans aucune trace de souffrance, á 2 m. 50 de profondeur, non loin de l'endroit oú le ski avait été trouvé. Pour le reste, chacun le devine. .Ce fut le triste retour.»
Marcel Brunet était un des plus connus parmi les montagnards genevois. II avait fait son apprentissage dans les varappes du Saléve, puis avait accompli de trés nombreuses ascensions: Mont Blanc, traversée du Cervin, au Cervin par Parke de Zmutt, Mont Rose, Dom des Mischabel, Rothorn de Zinal, Dent Blanche, Aiguilles Dorées, le Requin, le Géant, l'Aiguille de Blaitiéres, le Moine, la Bernina, traverse des Grands Charmoz, du Grépon, etc.
Pendant 8 ans il présida la Fédération montagnarde genevoise qui, sous sa direc¬tion, prit un grand essor. II était entré á la section genevoise du C. A. S. en 1918.
Marcel Brunet exereait la profession d'avocat, il était député au Grand Conseil et président du Conseil municipal.
Sa perte sera vivement ressentie dans les milieux montagnards genevois
Quelle: SAC - Chronik des SAC und kleine Mitteilungen 1928, Seite 87


Gestorben am:
02.1928