Jeanneret-Perret Edouard

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Biografie:
Edouard Jeanneret- Perret (+)
A quelques mois d'intervalle, notre section a eu la grande douleur de perdre deux de ses membres honoraires. Aprés M. Charles Jacot-Guillarmod, de qui la féconde activité a été relatée dans le nº 10 de «Les Alpes» ? c'est M. Edouard Jeanneret-Perret qu'une vie de labeur intense et une penible maladie ont conduit prématurément au tombeau. D'une sociabilité et' dune affabilité tonte montagnardes, riehe d'un optimisme inébranlable et sachant le communiquer, animé d'un amour immense pour sa patrie, ses Alpes et son club, M. Jeanneret-Perret donna la mesure de sa grande et noble âme dans ce début du discours d'inauguration qu'il prononca en 1890:
«En édifiant la cabane Oberaletsch, la section a fait preuve de patriotisme, car c'est dans la haute montagne, image de la grandeur et de la Libesté, que l'on vient apprendre á aimer son pays; en l'édifiant, elle a fait un acte humanitaire, parce qu'ici tous les hommes se rapprochent les uns des autres; c'est ici que l'on doit mettre en pratique ces vertus civiques concourant au bien: la fraternité, l'égalité, la solidarité; parce que c'est lá-haut sur les sommets que se cimentent ces amitiés solides comme le roc, ensoleillées comme le blanc névé qui le recouvre.»
De 1884 ä 1893, M. Jeanneret-Perret présida aux destinées de la section; pendant 36 années consécutives, il fut mebre assidu du Comité oú ses conseils étaient toujours suivis avec respect et profit; au prix d'efforts inouis, il a creusé un profond sillon, avec la foi d'un apôtre, il a accompli le geste auguste du semeur; á nous, ses survivants, ii a laissé le plaisir de moissonner, mais aussi le devoir de prolonger son effort. Qu'une pensée de sincére reconnaissance et de pleuse vénération s'attache á la mé- moire de M. Jeanneret-Perret
Comme s'il n'avait pu survivre ä la destruction de la cabane de Valsorey, dont il fut le surveillant durant 24 années, Jules Balleys s'est éteint, laissant á notre section le souvenir d'un gardien dévoué et conscien-cieux, et restant pour tous les touristes ayant eu recours á ses services le type du guide sûr, avisé et d'une belle érudition. Son successeur est Etienne Max, un vigoureux jeune homme de Bourg-St-Pierre, qui saura certainement mériter la confiauce que la section lui a témoignée.
La reconstruction de la cabane de Val-sorey, entravée par le mauvais temps, sera certainement achevée au daut de la saison prochaine; elle sera un nouveau titre de gloire pour l'architecte, M. Chapallaz, et elle donnere lieu á une cérémonie d'inauguratlon aussi belle et émouvante que celle qui ouvrit le refuge Bernoud aux amis de la montagne.
Comme cette chronique est la premiére publiée, par notre section, dans «Les Alpes», il nous sera peut-être permis de relater quel-ques branches spéciales de notre activité en 1925.
Un cours d'alpinisme a groupé une quarantaine d'auditeurs assidus; M. le pasteur Spiro y traita, avec sa coutumiére compétence, de la technique alpine; le Dr Jean Bourquin développa la question, importante entre toutes, de rhygiéne et de l'alimentation en montagne; le Dr B. Hofmänner nous familiarisa avec la merveilleuse Flore alpestre; le Dr Eug. Robert signala les principaux dangers que côtoie le touriste; et le Dr Ch. Borel nous initia á tous les secrets d'une carte topographique. Des exercices de reconnaissance du terrain, dirigés par MM. Ch. Borel et Louis Clerc, ainsi qu'une course en commun aux Rochers de Sommêtres, permirent l'application immédiate des excellents préceptes recus.
D'aimables conférenciers nous firent ac-complir de lointains voyages: M. Jacot¬Colin étala sous nos yeux toutes les richesses de «Venise». M. le pasteur von Hoff rap¬porta de l'«Egypte» une ample moisson de souvenirs et d'observations; M. Henri Huguenin nous apprit á connaitre les gigantesques travaux de Barberine et du Wäggital; M. le pasteur de Corswant évoqua, dans «Jérusalems» la naissance du christianisme; enfin le Dr Eug. Robert com¬menta, á l'intention des familles des clubistes, une admirable série de photographies, due á M. Eug. Grobéty, et consacrée aux beautés de notre Jura en hiver.
Le traditionnel banquet annuel fut servi, le 5 décembre, dans les somptueux locaux de l'Hôtel de la Fleur de Lys, á 180 collégues. La Patrie fut glorifiée en termes élevés par M. le' major Clerc, les Alpes furent chantées avec poésie par M. le capitaine Borel; pour avoir reu Pinsigne de vétéran, M. le colonel Charmillot prononga un vibrant discours, ... et si l'on considére enfin que notre major de table, M. Charles Qualle, est capitaine ... de pompiers, an trouvera peut-être que nous abusons du galon! Nous nous empressons d'ajouter que tout le banquet fut animé du plus bel esprit de Locarno, si l'on veut Men faire, de ce vocable, le synonyme d'amitié, de fraternité et d'estime réciproque.
Trop peu nombreuses, á notre gré, furent nos délégations á la Fete centrale, á la Course des sections romandes et á la Course des sections jurassiennes. Que les sections organisatrices veuillent croire á nos regrets sinceres, et accepter ici, avec nos remerciements chaleureux, nos meilleurs compliments et félicitations.
Notre groupe des skieurs a récemment aménagé, avec un luxe inoui de confort, le Chalet des Pradiéres; il a été heureux et fier d'y recevoir les . quelque cent amis ayant participé á la Course des skieurs des sections romandes; il aime á penser qu'au Mont Racine s'attachent d'agréables souvenirs et il exprime sa profonde gratitude aux collégues qui, si gentiment, ont répondu A son Invitation.
Forte de 470 membres, la section «Chaux-de-Fonds» est vaillamment partie á la ren-contre des devoirs et des plaisirs que lui réserve 1926; elle adresse ici á toutes les sections soeurs, avec ses meilleurs voeux, ses affectueuses salutations.
E. R.
Quelle: SAC - Chronik des SAC und kleine Mitteilungen 1926, Seite 28


Gestorben am:
1926